Auparavant, on parlait de « retour d’âge » ou « d’âge critique », et en ce sens la ménopause a longtemps été perçue comme une maladie dont les corps féminins devaient en recevoir le traitement! Dans les années 70, les mouvements féministes amènent leur vision d’un phénomène naturel, qui est vécu pour la plupart sans difficulté.
La ménopause est un phénomène physiologique naturel au même titre que la naissance, la puberté et les menstruations. Elle se caractérise par l’arrêt des ovulations, et donc la fin de la fonction ovarienne et du cycle menstruel.
La ménopause se divise en trois phases.
En premier lieu, la périménopause, qui consiste en la période variant de un à huit ans pendant laquelle la majorité des manifestations apparaissent en général (irrégularités du cycle menstruel, bouffées de chaleurs, etc.). Ces manifestations sont en quelque sorte une réaction du corps devant l’absence des hormones autrefois produites par la fonction ovarienne. Au cours de la périménopause, l’ovulation devient plus irrégulière. La majorité des personnes menstruées (environ 80 %) connaîtront des variations dans leur cycle menstruel pendant cette phase mais demeurent dans la possibilité de devenir enceinte.
Puis, la postménopause est caractérisée par l’adaptation du corps aux différents changements survenus aux phases précédentes et par la diminution graduelle des manifestations. L’âge moyen de la ménopause est de 51 ans. On parle de ménopause précoce si elle arrive à 39 ans et moins, et de ménopause tardive à partir de 57 ans.
L’ablation (retrait) des ovaires provoque une ménopause, peu importe l’âge. De plus, certains facteurs peuvent induire une ménopause précoce, tels qu’une maladie, le tabagisme, un traitement de chimiothérapie et l’hérédité.
Le cycle menstruel est régit par différentes vagues d’hormones qui circulent dans le corps féminin. Les principales hormones responsables du cycle menstruel sont les œstrogènes et la progestérone. Elles sont principalement sécrétées par les ovaires, et en petite quantité par les glandes surrénales.
Pour plus d’information sur le cycle menstruel, consultez la section Cycle menstruel.
Les manifestations de la ménopause peuvent être subtiles ou imposantes, physiques et/ou psychologiques. Il faut faire attention de ne pas confondre ces manifestations et ces changements avec ceux qui surviennent naturellement dû à l’avancement en âge.
Certaines habitudes peuvent être modifiées ou intégrées au quotidien pour mieux vivre avec les manifestations de la ménopause et éventuellement, diminuer leur impact sur le quotidien et sur la sexualité. Voici, sous forme de tableau, des suggestions de gestes permettant que cette étape de transition naturelle se déroule avec le moins de désagrément possible.
Comportements/geste/habitude |
Effets attendus |
Éviter la consommation d’excitants (café, chocolat, thé, boissons gazeuses, etc.) | Réduire les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil, les risques d’incontinence et d’ostéoporose. |
Pratiquer des techniques de relaxation (bain chaud, tisane, yoga, lait chaud, etc.) | Diminuer le stress et les risques de palpitations cardiaques. |
Pratique des activités physiques (marche, bicyclette, natation, relation sexuelle, etc.) | Amener une sensation d’euphorie. Diminuer le stress et l’anxiété. Santé cardiovasculaire. |
Exercices de Kegel (travailler les muscles pubo-coccygiens | Réduire les risques de fuites urinaires. Aider à la lubrification vaginale. |
Alimentation riche en oméga-3
(soya, noix, légumineuses, poissons, etc.) |
Réduire les bouffées de chaleur. Améliorer l’humeur et la santé des os. Aider à la lubrification vaginale. Réduire les risques de maladies cardio-vasculaires. |
Suppléments (vitamines E, D et calcium) | Réduire les bouffées de chaleur. Diminuer les risques d’ostéoporose. |
Il existe bien sûr aussi des médications hormonales dites « hormones de substitution » qui utilisent des hormones synthétiques. Cette hormonothérapie permet de diminuer les manifestations de la ménopause chez certaines personnes, car elle remplace les hormones naturelles qui ne sont plus produites par le corps.
Elle est présentée sous différentes formes : timbre cutané, comprimé, anneau vaginal, injection intramusculaire, gel topique ou crème vaginale. Ce traitement est indiqué pour soulager les manifestations de la ménopause et/ou prévenir les risques d’ostéoporose. Ce n’est pas tout le monde qui peut avoir/aura recours à l’hormonothérapie, et il est conseillé d’en parler avec sa/son médecin afin de prendre une décision éclairée.
Lors de la ménopause, on ne perd pas sa capacité à avoir de multiples orgasmes! Le clitoris demeure le même, gardant sa constitution de tissus érectiles et sa sensibilité au toucher. On peut toutefois être amené à une réflexion sur ses besoins et ses valeurs en matière de sexualité. Une meilleure connaissance de soi favorise la prise de décision et incite à l’action.
La sexualité, la sensualité et le besoin d’aimer et d’être aimé ne s’évaporent pas avec l’âge! Des alternatives permettent une adaptation et une continuité de la vie sexuelle pendant et après la ménopause. Il faut évidemment savoir identifier et accepter les changements de la maturation sexuelle du corps et adapter sa sexualité en fonction de ces changements. La sexualité ne consiste pas seulement en ce que nous faisons, ou comment nous le faisons, elle comprend aussi notre façon de penser, nos sentiments et notre comportement.
À la ménopause, certaines personnes vont vivre un épanouissement de leur sexualité. Par exemple, en voyant que le risque de grossesse n’est plus possible, une certaine liberté sexuelle s’installe. La ménopause peut alors devenir une étape de redécouverte de son corps et de ses capacités érotiques et sensuelles. D’autres devront davantage user d’adaptation face à ces multiples changements. Certaines cesseront toutes formes de sexualité, seules ou en couple.
Les personnes ayant le désir d’adapter leur sexualité suite à la ménopause peuvent commencer par les tentatives suivantes :
Au cours de la période de la ménopause et du vieillissement normal, certaines personnes sont plus à risque de vivre une maladie et/ou de devoir prendre certains médicaments. Ces changements peuvent également amener une altération de la vie sexuelle. Voici un tableau résumé des effets sur la sexualité de certaines maladies :
Maladies |
Effets sur la sexualité |
Diabète |
Un mauvais contrôle de sa glycémie peut amener la personne à vivre une infection vaginale à levure et même des complications se traduisant par un trouble de la lubrification. |
Hypertension artérielle |
La pression présente dans les vaisseaux sanguins peut provoquer une modification au niveau de l’excitation, soit dans le gonflement des lèvres et de l’érection du clitoris. |
Cancer (sein, utérus, ovaires) |
Il peut y avoir une diminution du désir sexuel ainsi qu’une modification dans la perception de soi. La majorité des effets peuvent être reliés aux différents traitements. |
Maladies cardiaques |
S’il y a présence de caillots dans le sang, il peut y avoir des difficultés au niveau de l’érection du clitoris et du gonflement des lèvres. L’infarctus est rarement consécutif à un acte sexuel. |
Ostéoporose |
La diminution de la densité osseuse peut amener une peur de toutes activités physiques, telle que la sexualité. |
Arthrite et rhumatisme |
La personne peut ressentir de la douleur, de la fatigue ainsi qu’une limitation des articulations, ce qui peut diminuer la fréquence des relations sexuelles. Le syndrome de Sjögren peut être associé et provoquer une sécheresse vaginale. |
Asthme |
Les personnes asthmatiques doivent souvent limiter la durée et la fréquence des activités sexuelles. |
Sclérose en plaques |
La personne peut avoir de la difficulté à réagir aux stimuli de par l’atteinte possible au système nerveux. |
Incontinence urinaire |
La fragilisation du périnée ou la contraction de la vessie peut amener une perte d’urine. L’effet est davantage émotif : honte, gêne, incompréhension, désarroi, etc. |
Descente d’organes (prolapsus) |
Cela peut apporter de la douleur lors d’une pénétration, avoir peur de la réaction de son partenaire ainsi que vivre une perte de confiance en soi. |